L’ensemble du travail présenté sur ce nouveau site, thierrysamuel.com,
regroupe indifféremment des travaux de commande et recherches
plus personnelles, soit environ 500 images. L’objectif est de
proposer une partie de sa production qu’il considère comme
significative. Le recul de plusieurs décennies sur son travail
le rend plus exigeant dans ses choix et le dégage des
contraintes de production et d’exploitation.
Thierry
Samuel, 40 ans de photographie "réaliste poétique"
Sa
production commence dans les années 1970. Il ne lui reste que
peu d’archives de cette époque, éparpillées au cours de
déménagements : quelques images des destructions des Halles de
Baltard et quelques clichés d’une répétition de Claude
François et Charles Aznavour au studio 101.
En revanche, dès les années 80, tout est intégralement
conservé et disponible.
A
partir des années 2000, le numérique côtoie l’argentique
sans jamais devenir majoritaire. Très attaché à la technique
du moyen format en noir et blanc, le numérique s’inscrit
plus dans une gestuelle instinctive, d’images furtives en
couleur. (Lire la bio complète en cliquant ici)
Thierrysamuel.com,
les grands thèmes
Le
site s’articule autour de portfolios regroupés par grands
thèmes. A l’intérieur de chacun, Thierry Samuel a pris
l’option d’une promenade plus qu’une approche systématique ou
analytique, privilégiant la flânerie du spectateur. Car c’est
bien ainsi qu’il a parcouru tous ses champs d’investigation.
On pourrait définir son mode d’expression proche du « réalisme
poétique ».
Le
portrait (voir) est pour lui un moment très privilégié où le
temps court de la prise de vue et l’isolement qui se crée
autour de son sujet lui permet de vivre une expérience unique.
Sa foi en l’humain se retrouve dans les regards des
personnages ainsi immortalisés. Il photographie autant une
relation qu’un moment, qu’une personne. Le résultat peut
parfois paraître d’une grande neutralité, mais si le
spectateur accepte de plonger dans le regard de l’image, il
pourra réussir à communiquer d’une certaine façon avec le
sujet. C’est ainsi qu’il espère contribuer à cet échange entre
deux personnes qui ne se rencontreront peut être pas.
Street photography (voir) : l’humain dans la ville, thème qui lui est
cher, lui a valu d’exposer au cours des années 2000,
regroupant en quelque sorte une trentaine d’années de travail
sur ce thème.
De
jour comme de nuit (voir), il arpente les lieux les plus
divers sans différencier le diurne du nocturne, privilégiant
une forme de rêve éveillé qu’une vision plus précise.
Réverbère ou soleil, quelle importance, pourvu que l’image y
soit !
Architecture
et monuments (voir) matérialisent sa soif d’esthétique au
travers de sa contemplation active. Le Panthéon, le Grand
Palais, la Tour Eiffel et bien d’autres lieux sont ses modèles
depuis plusieurs décennies.
Paris (voir) est
comme une maison dont il connaît chaque recoin, mais il trouve
plus de contenu en y intégrant son lot de figurants.
New
York (voir) : urbain par culture, il ne manque pas de se
consacrer pendant 4 jours à une exploration de New York sans
revenir au même endroit afin de privilégier son œil neuf, même
s’il reconnaît qu’il est parfois compliqué pour ce lieu
d’exception de ne pas sentir l’ombre des aînés qui ont déjà
tant décrit la capitale de l’immigration américaine.
Paysages
(voir) : le paysage est une discipline propre à la
composition. Pour l'auteur, acclimaté à l'univers urbain, cet
exercice rejoint plus une forme de méditation qu'un mode
d'écriture conceptuel. L'observation, le ressenti, l'intention
s'inscrivent dans un autre tempo, plus lent, et parfois plus
profond.
Rodin (voir) :
saisi par la dynamique des sculptures de Rodin, il pousse
l’équation photographique à ses limites. Relayant les
mouvements des corps en les immobilisant, il poursuit sa quête
d’Auguste Rodin en privilégiant l’intention au rendu
sculptural. La force des corps nous apparaît, la force des
mouvements est lisible, tant en puissance qu’en délicatesse.
Intentions
Très attaché au geste photographique, il privilégie toujours
l’obtention d’une trace quelles que soient les circonstances
techniques. Intégrant les aléas et les accidents dans son mode
opératoire, il les accepte sans pour autant les provoquer ou
les éviter. Il considère que la spécificité photographique
repose sur un triangle de force "sens-composition-instant", la
technique n’ayant pour lui qu’un effet sur la forme et non sur
le fond.
Le sens, un
objectif de tous les instants
L’immense majorité des images proposées sont issues de la
technique argentique. La récente introduction du numérique ne
représente aucune modification de son approche globale et
sémiologique. Il considère que les supports (papier, écran...) ne constituent en rien un
discriminant pour l’auteur d’une photographie.
Anticiper le rendu d’un papier journal dans l’acte de prise de
vue porterait atteinte à toute une génération de photographes
de presse dont le talent ne saurait souffrir de cette
affirmation. La photo existe à l'instant de la prise de vue ou pas, quelle qu'en soit le mode de restitution. Il serait illusoire de croire que l’Etranger de
Camus verrait son sens profond modifié en fonction de la
qualité de la reliure.
Thierry Samuel reconnaît, non sans une certaine malice, que ceux qui ne
comptent que sur ce paramètre pour justifier leur travail ne
laisseront aucune trace dans l’histoire de l’art. Les icônes
photographiques s’accommodent des grands et petits formats
sans perdre leur contenu.
Le sens est à l’intérieur du photographe, à l’intérieur de
l’image pour se sédimenter à l’intérieur du spectateur, dans
le meilleur des cas.
Un
nouvel imaginaire, vers de nouvelles images
Une réflexion récente autour du concept « Studium-punctum »
dont la paternité revient à Roland Barthes, le projette dans
une nouvelle démarche plus conceptuelle. Ces essais seront
prochainement en ligne dans le cadre d’une exposition
temporaire en préparation. Nul doute qu’ayant consacré toute
sa vie à la photographie, il ressent comme les peintres
classiques une poussée plus abstraite, qui représente pour lui
une synthèse naturelle et non un point de départ, se
définissant lui même comme classique…
Suivre
l’évolution du site Thierrysamuel.com
Il sera régulièrement proposé sur le site des expositions
temporaires et des vernissages organisés avec un forum d’un
jour par l’intermédiaire d’échanges sur sa page Facebook
dédiée à Thierrysamuel.com. Cette page sera un lieu de
rencontres et d’échanges, une galerie virtuelle qui devra le
mener à terme à collaborer avec quelques galeries. |
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